Aujourd'hui était un jour comme je les aimais : chaud avec cette brise d'air frais qui vous chatouille les parties du corps qui ne sont pas recouvertes par un vêtement. Ça me rappelle les soirées d'été quand j'étais gamine et que l'on partait à la campagne avec mes parents. Et oui, c'était le bon vieux temps. À présent, j’attends cette saleté de navette pour le quartier de lower east side. Avec ma tenue chic et habillée, je vais un peu tâche au milieu de tous ces petits gosses aux vêtements troués. Ils me font de la peine ces gens là, j'aimerais pouvoir les aider quelques fois mais j'ai un peu peur de leur réaction. Bref, j'aime bien me balader ou aller boire un verre dans ces quartiers là, les gens sont hyper conviviaux puis on y trouve aussi les meilleurs dealer. Et je sais de quoi je parle. Les gens du coin me connaissent et ils savent qu'ils peuvent avoir confiance en moi même si, de mon côté, je n'ai pas confiance en eux. Ma tenue n'est d'autre une robe sexy et chic noire, près du corps, . Mes épaules sont recouvertes par un cuir sans manches de la longueur d'un boléro. Mes jambes sont habillées par un collant légèrement épais et mes pieds sont chaussés par des petites derbys plates et noires. La tenue que j'aime : travaillée, habillée et sexy. J'ai du noir aux yeux et du rouge sur mes lèvres. J'ai lissé mes cheveux, toute cette préparation m'a prise une bonne heure mais je suis contente du résultat. Ah, la voilà la navette. Je monte à bord, un groupe de jeunes afro-américains me fixe du regard. Je leur sors un magnifique sourire qui voulait aussi dire « allez, posez vos yeux sur quelqu'un d'autre ». En vain, ils continuaient de me fixer. Non, je n'étais pas mal à l'aise mais je sentais qu'ils allaient venir m'emmerder. Qu'est-ce que je vous avais dit ? Deux d'entre eux s'approchent. « Coucou ma jolie, alors on s'aventure dans les quartiers chauds. Si tu veux on peut te faire visiter. ». Ils commencèrent à me coller, et moi, pour me faire l'effet inverse, je n'avais d'autres choix que de me coller à la vitre sale du bus. Pourquoi fallait-il qu'il n'y ait qu'eux, le chauffeur et moi ? « Allez, viens. Tu veux pas nous tailler une petite pipe là ? ». Je n'avais pas peur, j'étais habituée à ce genre de choses quand je m'aventure dans l'lower. Si j'avais voulu lui tailler une pipe, je l'aurais fait. Je n'ai pas de problèmes sur tout ce qui est du sexe. Ni de tabous. Je me mis à tirer à un coup sec sur mon cuir, ce qui me donnait un air sérieux, vraiment sérieux. « Désolée de te décevoir mais je suis plutôt du genre à lécher des minous, si tu vois ce que je veux dire. ». J'étais fière de mon coup là mais eux, beaucoup moins. D'ailleurs, je devais descendre et ça m'arrangeais. Une fois hors du bus, je voyais encore leur bouche bée. Je lâchais alors un petit rire détendu. Le bus m'avait déposé près de la rue du jackson hole bar. J'adorais venir ici, j'étais un peu une habituée. Ce bar était, en plus, toujours plein de monde. Surtout qu'un était un samedi soir et qu'il faisait super bon : un temps pour qu'il y ait encore plus de monde dehors.

Des gens fumaient leur cigarettes devant l'entrée. Je dus me dessiner un chemin à travers ce troupeau jusqu'à la vieille porte d'entrée que je poussais. Quelques visages familiers se tournèrent vers moi. Je saluais quelques connaissances ainsi qu'un des barmans qui savait exactement ce que je voulais puisque je prenais toujours la même chose. Je m'installais à une des seules tables de libre qu'il restait, tant pis si elle était pour trois ou quatre. Je serrais venu un peu plus tard, je n'aurais pas pu m'asseoir. C'est Jackson Hole, de surnom Jack, qui vint m'apporter mon Red-Bull super frais. « Voilà pour toi ma jolie. Comme d'habitude, déjà frais avec beaucoup de glaçons. ». Tout ça accompagné d'un grand sourire. « T'es un amour Jack. ». Nous rigolâmes. Il resta un peu à discuter mais reparti plus vite que prévu parce que ça commençait à chauffer vers le billard. Je sirotais ma boisson, le sourire aux lèvres, comme toujours.